04/09/2008

Time's up


Il dort, sommeil léger, je le sens à sa respiration, je regarde, j'écoute, et n'ose bouger.
Est-ce que tu sens lorsque je te regarde ainsi ? J'en ai l'impression, tu t'étires, encore tout endormi, et tu m'attires dans tes bras. Tel le bouton rouge d'urgence, tu éteins alors toutes les alarmes, plus de doutes, je suis bien.

Mais c'est l'heure, l'électronique me le rappelle cruellement, j'éteins le réveil et retourne me nicher juste encore un peu dans tes bras.

"Tu vas être en retard" Et alors ? J'ai toujours l'impression d'être en retard de toi. Mais il faut y aller alors je m'exécutes, fusillé par le temps qui passe. Je m'habille rapidement en te regardant.
Ils dorment, sommeil léger sûrement, puisqu'en descendant les escaliers, j'entends se poser sur le parquet un pied maladroit, en direction de la salle de bain où ce matin je me suis surpris à sourire, en regardant nos deux brosses à dents dans le même verre.


02/09/2008

Unstolen Jewel

Faraway promise


Septembre arrive, noie un été trop vite passé. Le temps a accéléré et m'éloigne toujours plus de ce que j'aurai pu être. Il file entre les doigts comme l'air lorsque l'on passe sa main par la fenêtre d'une voiture en mouvement. Impalpable.

Le décor est flou, alors on essaye de fixer les détails, le blé qui s'est échappé du champ, le coquelicot frêle et fier. Mais on n'y parvient pas, et nos yeux ne nous apporte que des images vagues et cotonneuses.
Et l'on se sent vide. Pas mal ni bien, mais mal de ne pas être tout à fait bien. Incomplet.

Vivre le quotidien avec des choses qui brillent par leur absence, mais le voleur qui les a dérobées s'est aussi barré avec leur souvenir. Je me sens fantôme, immatériel. Ailleurs.

Derrière cet écran d'ordinateur froid, bougre, sinistre et moche, je suis un peu mort ce matin. J'ai dit au revoir encore une fois à ce petit bout de moi dont je ne parviens pas à faire le deuil. Ce petit bout de moi, vaillant, que je persiste encore et toujours à donner aux autres. Fatigué.

Ca fait mal et ça fait rien, poupée rangée dans la commode, je reste en vue pour rester un peu en vie. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je finirai dans un carton de la salle 14. Je reste un souvenir vivant. Même si je laisse aux autres le soin de se rappeler de moi. Accessoire.

L'automne ne s'annonce pas trop mauvais cette année, la Toussaint approche, les morts reviendront voir les vivants parait-il, ça tombe bien, j'ai deux trois bouts de moi à ressusciter. Y a pas quelqu'un dans la salle pour m'appeler trois fois ? J'ai une rentrée à louper.