10/07/2008

In my mind

Toc toc toc

Le mur semble vibrer sous ce son incongru, qui peut bien frapper à cette heure-ci ? Personne, je le sais. Embrumé par le sommeil, je me joue des tours, et en attendant de sombrer, la pendule se fige sur l'heure zero. Le rêve, je m'en aperçois maintenant, a peut-être pris fin il y a déjà un moment. Pourquoi ? A quel moment la situation a-t-elle basculée ? Ou peut-être n'est-ce qu'une illusion ?

Toc toc toc

Qui est là ? Une idée perverse, trouble et sans forme, une de ces idées qui vous retourne le crâne, et qui, lancinante, harcèle ma conscience. Idée parasite, tentaculaire, qui viole tout. Idée destructrice, qui sème le doute partout où elle passe, qui salit tout.

Toc toc toc

Hallucination auditive, ou manifestation du doute qui croît. Les mots en boucle résonnent là ou la raison se suicide. Hésiter entre le rêve incertain et le raisonnable, là où au fond il n'y a pas d'hésitations à avoir. S'enchevêtrer encore, encore et même plus dans la toile d'une araignée fantôme, sentir ses tripes se tordre au fil d'un cheminement funeste.

Toc toc toc

Se réveiller et se dire que le courant, qu'il soit calme ou impétueux, nous mène toujours quelque part. Avoir confiance en un avenir de sable, au beau milieu d'une tempête de sentiments, faux et vrais, vrais et faux, sens dessus dessous. Tenter de préserver dans ce foutoir toutes ces fragiles petites lumières, belles et minuscules promesses endeuillées.

Toc toc toc

Hurler dans sa tête, pour que cesse ce manège qui ne ménage rien, pensées à plusieurs vitesses, tout file tellement vite dans la tempête que les idées elles-même s'effritent. Le fait même de réfléchir n'a plus de sens, tellement ridicule que le rire jaillit, fou, douloureux.

Toc toc toc

Le loup est là. Face à l'homme vaincu l'animal prend le dessus, mais l'instinct est lui aussi faussé par les bribes d'humanités, encombrantes. L'armure du chaperon, ce dernier l'a brisée lui-même pour se jeter dans la gueule de la bête. Au final elle n'aura servi à rien.

Toc toc toc

Tire la bobinette et la chevillette cherra ! Mais personne n'entre. Juste un parfum dans la pièce, que le temps efface peu à peu. Peur, j'ai peur, si peur d'oublier, si peur d'avancer, peur de regretter, peur de faire mal, peur de blesser, peur de souffrir, peur de reculer, peur de rêver, peur de me tromper, peur de stagner, peur d'être sans toi, peur d'être avec toi, peur de me perdre dans toi, peur de me perdre sans toi, peur d'être un obstacle sur ton chemin, peur de t'aimer, peur de moi, peur de lui, peur de vous, peur de tout.

Toc toc toc

J'ai ouvert la porte à un parfait inconnu, et c'est moi.

06/07/2008

Incubus


Reflet sans teint, le miroir renvoit l'image blafarde d'un sans vie. Le sang palpite pourtant encore dans ce corps, sang noir, sans âme, que des fragments.



Machine qui rêve la vie, mais n'en a pas l'usage, en a-t-elle au moins l'utilité ? Une goutte sombre perle sur la lèvre, et s'écrase sur la faïence blanche du lavabo sans le moindre son. Choc des réels, pour assouvir dans la nuit ce que le jour ne peut encore donner.



Sang tâche, sans douleur, sensation de se libérer et pourtant de s'enfermer toujours un peu plus.



Briser les sceaux, les cercles, et tout le reste... non. Rattacher le grelot, se redonner un numéro, et attendre l'évocation d'une existence en demi-teinte. Rêver la vie, et laisser aux autres le soin de donner la matérialité, la consistance. Leur laisser entrevoir une fois encore une âme qui n'est que le reflet déformé de la leur. Et se sentir réel, juste le temps du pacte, avant de retourner dans le néant.


04/07/2008

Lea Halalela

Fatshe leso
Lea halalela

Uli-buse le lizwe
Izwe lethu
Mhlaba wethu
Uli phathe Kahle
Izwe lethu
Izwe lehtu

Uzo libusa
Le lizwe
Uli buse kahle
Uzo libusa
Le lizwe
Le lizwe

Fatshe leso
Lea halalela

Uli-buse le lizwe
lzwe lethu
Mhlaba wethu
U'zuli qondise
Izwe lethu

Fatshe leso
Lea halalela

Khuluiwe Sithole