09/12/2008

J'assume !



J'aime bien Jeanne Mas, surtout l'album Femmes d'aujourd'hui, qui date maintenant. Je l'avais piqué à ma mère... Ça ne me rajeunit pas ça.
La boucle se boucle on dirait. Triple axel et piqué. Help...

25/11/2008

Still alive



Le jeu est sorti depuis quelques jours et ... regarder les diverses vidéos trouvées sur le net me donne de plus en plus envie de choper une manette et de l'essayer.
Que ce soit des parti-pris graphiques, sonores et musicaux, tout m'attire et me donne envie d'entrer dans cet univers, le temps de voler au-dessus des toits ... Faith attends-moi ...

Just sunshine
And blue sky
That's just how it goes
For living here

Come fire
Come fire
Let it burn and love come racing through

Oh I'm still alive
I'm still alive
I can't apologise no

03/11/2008

Comme un p'tit air


Y'en a qui rêvent du père Lachaise,
Avec un marbre, des lettres d'or
Et pour faire bien dans le décor,
Deux anges qui se disent des fadaises.

Moi, si j'canne avant mon homme,
Par un microbe qui n'a pas d'nom
Ou écrasé par un camion,
J'veux pas du ciel comme royaume.
J'veux pas du ciel comme royaume.

Je veux qu'les gars de la funèbre
Glissent mon sapin tout doucement
Sous le parquet encore vibrant
D'une série de tangos superbes.
Je veux entendre sur ma tête
Mille escarpins, mille souliers
Tourner soirée et matinée,
Tourner soirée et matinée.

Moi, si j'canne avant mon homme,
Par un microbe qui n'a pas d'nom
Ou écrasé par un camion,
J'veux pas du ciel comme royaume.
J'veux pas du ciel comme royaume.

Je veux qu'on me dépose en douce
Sous un bal de mes seize années,
Et la sciure en quelques poignées
F'ra les étoiles de la grande ourse.
En d'ssous je saurais quel orchestre
Turbine à faire de la romance,
Pour que l'amour soit en gala
La mort n'aura pas d'importance.

Moi, si j'canne avant mon homme,
Par un microbe qui n'a pas d'nom
Ou écrasé par un camion,
J'veux pas du ciel comme royaume.
J'veux pas du ciel comme royaume.

28/10/2008

Back to black


Il y a les gens qui pensent être le loup, ceux qui pensent être le chaperon, d'autres qui pensent être le chasseur. Et moi que suis-je ? Un chaperon consentant ou un loup qui s'ignore ? Dès lors que la proie est consentante, ne devient-elle pas prédateur ?

Je me défends d'être un chasseur, le rôle de chassé me convient très bien au fond. Peut-on être les deux ? On est toujours mangé par plus gros que soit... ou lorsque la boucle est bouclée par plus petit.

Et parfois l'on se demande, suis-je le chasseur ou le chassé ? C'est enivrant, cette énigme. Plus que le résultat, c'est la chasse qui plait, quand tous les protagonistes jouent le jeu. Je suis un chasseur qui voudrait s'ignorer, un chassé qui se sait épié.

Et tandis que je calculais inconsciemment, je me suis demandé comment toi tu chassais. Pas comme moi en fait, même là nous sommes différents, antipodes complémentaires, un moteur ne tourne que par oppositions successives des forces.

J'attends ma proie et chasse ton image, que je ne me lasse pas d'avoir à mon tableau. Au delà des apparences tu es la belle et je suis la bête, ou l'inverse, qui sait ?

Certainement pas ceux qui ont peur de chasser et d'être chassés, la charogne ne convient pas à la tendresse. Qu'ils nous jugent et se complaisent dans leur peur craintive, peu m'importe. L'homme est un loup pour l'homme, mais que je sois ou non une bête, vêtu de rouge ou de fourrure, le seul apte à juger de moi, c'est toi.

17/10/2008

Souvenirs souvenirs...



Il y a parfois des idées, obsédantes, qui semblent provenir des confins de l'univers pour faire un headshot. On ne s'y attend pas, on est en train de faire un truc complètement sans rapport, et sans aucune raison, paf dantgoule.

C'est ainsi qu'en train de régler des portes d'enclos un peu envahissantes (eh c'est un passe-temps comme un autre), je me suis tout à coup souvenu qu'il y a facilement une bonne vingtaine de jours en passant à côté d'un échafaudage au crépuscule avec un individu que j'identifie maintenant comme l'ami Sylf je devisais à propos d'un recueil de nouvelles intitulé "Le K" de Dino Buzzati et lui parlait d'une nouvelle que j'avais adoré et qui relatait du don d'ubiquité d'une jeune demoiselle.

Cette phrase précédente était imbuvable n'est-ce pas ? Lourde, trop chargée, pas de respirations. Si j'en enchaîne une ou deux encore comme ça, soit vous aurez mal au crâne, soit vous serez obligé de relire l'ensemble plusieurs fois. Mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour essayer de retranscrire le pavé d'informations qu'un flashback apporte en un instant terriblement infîme. Surtout que ce n'est pas tout.

Car immédiatement mon premier en a généré un second, moi refermant un autre receuil de nouvelles, venant à peine de finir la lecture de cette histoire que j'aime tant, "Les Sabines" de Marcel Aymé, dans un petit livre de poche écorné, "Le Passe-Muraille". J'étais posé sur une chauffeuse complètement déformée, recroquevillé, autour de vieux livres jaunissant. Un hiver, si je me souviens bien. Un des ces après-midi finissants dans lequel la nuit s'était déjà installé. Et la honte d'avoir confondu ces deux ouvrages.

Paf effet en chaîne, "Kiss Kiss", emprunté à une prof de Français du collège en fin d'année, que je ne lui ai jamais rendu. Petit sentiment de honte de m'être attribué ce livre qui ne m'appartenait pas. Pas petit, une dizaine d'année après j'en crève encore de honte en fait. Mais elle était jolie je crois.

Et tout ça sans vous raconter les détails simultanés de toutes ces nouvelles, "Le veston", "La logeuse", les destins de Théorême, Dolfi et autres Stefano. Et Sabine, multiple, dont j'étais le seul déjà en classe à envier le destin tragique.

Si d'aventures vous souhaitiez lire ces histoires, je vais éviter d'en parler ici, mais si il y a bien un personnage duquel je me suis jamais senti aussi proche, c'est bien elle. Je veux dire, il y a énormément de personnages qu'on envie, parce qu'ils sont extraordinaires, qu'ils ont un destin plein d'aventures et d'enjeux titanesques. Mais ce personnage là, je le comprenais implicitement, j'avais énormément d'empathie... pour quelqu'un qui n'existe pas.

Bref, résultat des courses, trop d'informations d'un coup font un beau mal de crâne, tout ça pour une discussion que manifestement je n'ai jamais eue avec le breton...

C'est à en perdre son latin... J'ai pas fait latin... erf

16/10/2008

Le glisseur de la machine à café


Hier matin comme d'habitude je suis allé avec 35 centimes me chercher mon petit café à la machine à café. Un long sucré, toujours.
Ce qu'il y a de bien avec cette machine à café, c'est qu'on peut régler le degré de sucre. Bon comme il est de base sur le maximum et que ça me convient, inutile d'en rajouter, mais j'aime bien appuyer sur le bouton.

Hier matin donc, je suis arrivé devant cette machine, et tout à coup j'ai eu l'intime conviction que si j'appuyais 7 fois sur ce bouton, je passerai dans une autre dimension. Une sensation viscérale, là devant moi, se trouvait le moyen de voyager entre les dimensions.

J'ai regardé le bouton comme un con pendant une minute, et j'ai appuyé 7 fois dessus. J'ai eu la chair de poule, comme un courant électrique traversant ma colonne vertébrale. Et j'ai regardé autour de moi.



Il ne m'a pas semblé que le monde avait changé. Et pourtant peut-être que c'était le cas.
Ce matin j'y suis retourné, et dans le doute, j'ai de nouveau appuyé 7 fois sur le bouton. Toujours ce frisson...

Ok, vous avez le droit de vous moquer...

15/10/2008

Memories



Entendu ça il y a peu... Entendu ça avant aussi. Je crois me souvenir, mais n'y parviens plus. Il me semble avoir dansé avec quelqu'un sur cette chanson... Non ?

J'ai l'impression que certains de mes souvenirs sont des rêves, comment fait-on pour être certain qu'un souvenir est réel ?


14/10/2008

Limbo


Un nouveau jour se lève, s'est levé ou se lèvera, je ne sais même plus pourquoi on appelle ça un nouveau jour, tellement il est semblable au précédent.
Immortel et éphémère, comme moi, immortel jusqu'à demain. Mais j'ai perdu le fil du temps, quel jour sommes-nous ? De quelle année ?

Comme si la vie était une playlist aléatoire, toujours les mêmes morceaux qui reviennent, seul l'ordre change de temps en temps, la surprise sacrifiée sur l'autel de l'aléatoire prédéterminé.
Il manque quelque chose, mais quoi ? J'ai la flemme de chercher cette réponse, cerveau sur pause, je divague, vague à l'âme, off.

Je suis mort je crois, dans les limbes. Rien ne bouge et rien ne bougera plus. Immortel et inutile, jusqu'à ce qu'un vrai demain survienne.

J'aimerai bien rêver, mais si je ne parviens plus à rêver que lorsque je suis éveillé, c'est que je dors, non ? Alors pourquoi ne pas se réveiller... peut-être parce que je ne le peux plus ?


Dreams of loneliness...
Like a heartbeat drives you mad
In the stillnes of remembering
And what you had
And what you lost
And what you had
And what you lost


Thunder only happens when it's raining
Players only love you when they're playing
Women they will come and they will go
When the rain washes you clean you'll know


04/09/2008

Time's up


Il dort, sommeil léger, je le sens à sa respiration, je regarde, j'écoute, et n'ose bouger.
Est-ce que tu sens lorsque je te regarde ainsi ? J'en ai l'impression, tu t'étires, encore tout endormi, et tu m'attires dans tes bras. Tel le bouton rouge d'urgence, tu éteins alors toutes les alarmes, plus de doutes, je suis bien.

Mais c'est l'heure, l'électronique me le rappelle cruellement, j'éteins le réveil et retourne me nicher juste encore un peu dans tes bras.

"Tu vas être en retard" Et alors ? J'ai toujours l'impression d'être en retard de toi. Mais il faut y aller alors je m'exécutes, fusillé par le temps qui passe. Je m'habille rapidement en te regardant.
Ils dorment, sommeil léger sûrement, puisqu'en descendant les escaliers, j'entends se poser sur le parquet un pied maladroit, en direction de la salle de bain où ce matin je me suis surpris à sourire, en regardant nos deux brosses à dents dans le même verre.


02/09/2008

Unstolen Jewel

Faraway promise


Septembre arrive, noie un été trop vite passé. Le temps a accéléré et m'éloigne toujours plus de ce que j'aurai pu être. Il file entre les doigts comme l'air lorsque l'on passe sa main par la fenêtre d'une voiture en mouvement. Impalpable.

Le décor est flou, alors on essaye de fixer les détails, le blé qui s'est échappé du champ, le coquelicot frêle et fier. Mais on n'y parvient pas, et nos yeux ne nous apporte que des images vagues et cotonneuses.
Et l'on se sent vide. Pas mal ni bien, mais mal de ne pas être tout à fait bien. Incomplet.

Vivre le quotidien avec des choses qui brillent par leur absence, mais le voleur qui les a dérobées s'est aussi barré avec leur souvenir. Je me sens fantôme, immatériel. Ailleurs.

Derrière cet écran d'ordinateur froid, bougre, sinistre et moche, je suis un peu mort ce matin. J'ai dit au revoir encore une fois à ce petit bout de moi dont je ne parviens pas à faire le deuil. Ce petit bout de moi, vaillant, que je persiste encore et toujours à donner aux autres. Fatigué.

Ca fait mal et ça fait rien, poupée rangée dans la commode, je reste en vue pour rester un peu en vie. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je finirai dans un carton de la salle 14. Je reste un souvenir vivant. Même si je laisse aux autres le soin de se rappeler de moi. Accessoire.

L'automne ne s'annonce pas trop mauvais cette année, la Toussaint approche, les morts reviendront voir les vivants parait-il, ça tombe bien, j'ai deux trois bouts de moi à ressusciter. Y a pas quelqu'un dans la salle pour m'appeler trois fois ? J'ai une rentrée à louper.


10/07/2008

In my mind

Toc toc toc

Le mur semble vibrer sous ce son incongru, qui peut bien frapper à cette heure-ci ? Personne, je le sais. Embrumé par le sommeil, je me joue des tours, et en attendant de sombrer, la pendule se fige sur l'heure zero. Le rêve, je m'en aperçois maintenant, a peut-être pris fin il y a déjà un moment. Pourquoi ? A quel moment la situation a-t-elle basculée ? Ou peut-être n'est-ce qu'une illusion ?

Toc toc toc

Qui est là ? Une idée perverse, trouble et sans forme, une de ces idées qui vous retourne le crâne, et qui, lancinante, harcèle ma conscience. Idée parasite, tentaculaire, qui viole tout. Idée destructrice, qui sème le doute partout où elle passe, qui salit tout.

Toc toc toc

Hallucination auditive, ou manifestation du doute qui croît. Les mots en boucle résonnent là ou la raison se suicide. Hésiter entre le rêve incertain et le raisonnable, là où au fond il n'y a pas d'hésitations à avoir. S'enchevêtrer encore, encore et même plus dans la toile d'une araignée fantôme, sentir ses tripes se tordre au fil d'un cheminement funeste.

Toc toc toc

Se réveiller et se dire que le courant, qu'il soit calme ou impétueux, nous mène toujours quelque part. Avoir confiance en un avenir de sable, au beau milieu d'une tempête de sentiments, faux et vrais, vrais et faux, sens dessus dessous. Tenter de préserver dans ce foutoir toutes ces fragiles petites lumières, belles et minuscules promesses endeuillées.

Toc toc toc

Hurler dans sa tête, pour que cesse ce manège qui ne ménage rien, pensées à plusieurs vitesses, tout file tellement vite dans la tempête que les idées elles-même s'effritent. Le fait même de réfléchir n'a plus de sens, tellement ridicule que le rire jaillit, fou, douloureux.

Toc toc toc

Le loup est là. Face à l'homme vaincu l'animal prend le dessus, mais l'instinct est lui aussi faussé par les bribes d'humanités, encombrantes. L'armure du chaperon, ce dernier l'a brisée lui-même pour se jeter dans la gueule de la bête. Au final elle n'aura servi à rien.

Toc toc toc

Tire la bobinette et la chevillette cherra ! Mais personne n'entre. Juste un parfum dans la pièce, que le temps efface peu à peu. Peur, j'ai peur, si peur d'oublier, si peur d'avancer, peur de regretter, peur de faire mal, peur de blesser, peur de souffrir, peur de reculer, peur de rêver, peur de me tromper, peur de stagner, peur d'être sans toi, peur d'être avec toi, peur de me perdre dans toi, peur de me perdre sans toi, peur d'être un obstacle sur ton chemin, peur de t'aimer, peur de moi, peur de lui, peur de vous, peur de tout.

Toc toc toc

J'ai ouvert la porte à un parfait inconnu, et c'est moi.

06/07/2008

Incubus


Reflet sans teint, le miroir renvoit l'image blafarde d'un sans vie. Le sang palpite pourtant encore dans ce corps, sang noir, sans âme, que des fragments.



Machine qui rêve la vie, mais n'en a pas l'usage, en a-t-elle au moins l'utilité ? Une goutte sombre perle sur la lèvre, et s'écrase sur la faïence blanche du lavabo sans le moindre son. Choc des réels, pour assouvir dans la nuit ce que le jour ne peut encore donner.



Sang tâche, sans douleur, sensation de se libérer et pourtant de s'enfermer toujours un peu plus.



Briser les sceaux, les cercles, et tout le reste... non. Rattacher le grelot, se redonner un numéro, et attendre l'évocation d'une existence en demi-teinte. Rêver la vie, et laisser aux autres le soin de donner la matérialité, la consistance. Leur laisser entrevoir une fois encore une âme qui n'est que le reflet déformé de la leur. Et se sentir réel, juste le temps du pacte, avant de retourner dans le néant.


04/07/2008

Lea Halalela

Fatshe leso
Lea halalela

Uli-buse le lizwe
Izwe lethu
Mhlaba wethu
Uli phathe Kahle
Izwe lethu
Izwe lehtu

Uzo libusa
Le lizwe
Uli buse kahle
Uzo libusa
Le lizwe
Le lizwe

Fatshe leso
Lea halalela

Uli-buse le lizwe
lzwe lethu
Mhlaba wethu
U'zuli qondise
Izwe lethu

Fatshe leso
Lea halalela

Khuluiwe Sithole

24/06/2008

Nature profonde


Il était une fois, dans une nature pénarde où les bêtes parlent toutes un français délicat, un scorpion qui avait en projet de traverser une rivière...

Il s'adresse alors à une grenouille postée non loin, au bord de l'eau:

-Bonjour Grenouille, ne pourrais-tu me transporter sur ton dos de l'autre côté de cette rivière, s'il te plait ?
-Si tu savais comme ça m'éclate de rendre service, amical scorpion, mais ne vas-tu pas me piquer une fois juché sur mon dos ?
-Pas d'inquiétude, généreuse et prudente grenouille, pourquoi te mettre à mort puisque la noyade serait ma seule récompense, au milieu de cette rivière ?

La grenouille s'en trouva convaincue et invita le scorpion sur son bât, puis commença la traversée...

Arrivée en son milieu, elle ressent le dard assassin lui transpercer sa chair caoutchouteuse, se tordant dans ses douleurs dernières, au milieu des eaux bouillonnantes de ce cruel naufrage, elle ne peut retenir, ultime, une question au scorpion qui arrête alors de regarder ailleurs en faisant semblant de se concentrer sur sa mort lente, à lui aussi, comme si leurs sorts ne furent jamais liés...

-Pourquoi ! Pourquoi me tuer et laisser la mort t'entrainer à ma suite, scorpion dont les contradictions seront sans doute au cœur des pensées de mes derniers instants, alors que j'aurais préféré pleurer en silence l'abandon de ma grenouillette et mes petits grenouillons ?

Crachotant l'eau qui lui emplit la bouche, emporté vers le fond par le poids de son squelette externe, un peu occupé à penser, lui, aux bons moments de sa vie terrestre, il parvient néanmoins à lâcher, dans un dernier souffle, une de ses répliques philosophiques dont il a le secret :

-Parsque c'est dans ma nature !!!...

Version revue et corrigée par un illustre inconnu
de la fable du scorpion et de la grenouille


11/06/2008

Soon salvador

La vitesse me grise, tandis que les petits pixels blancs de la poudreuse s'écrasent sur mon visage. Le froid mord ma gorge à chaque respiration, et le décor défile, vite encore plus vite, si vite. Le temps ne compte pas, tout défile, décor, sons, visages, souvenirs, la fuite en avant s'accélère, et j'ai à peine le temps de regretter ce paysage dont je ne profite peut-être pas assez. Pensées volatiles, elles ne se fixent pas, emportées par les flocons. Suivre la piste fixée, avec le risque croissant à chaque virage de partir dans le décor, se donner l'impression de contrôler, en sachant pertinemment qu'à cette vitesse, le moteur du cœur s'emballe, une embardée et c'est tout le paysage qui se fige. Temps sans gravité, où alors une simple vérité, inéluctable, traverserait un esprit en paix. Pas de panique, une sérénité qui fait froid dans le dos du spectateur. Cette évidence glacée qu'on pourrait traduire par "je vais mourrir, c'est con, mais c'est pas si grave" tandis que l'atlas traverse le champ de vision, et que le son diffus par la pensée remonte lentement en puissance. Contact.

Ouvrir les yeux. On ne s'en rend pas compte encore, mais la vie est partie, une autre est là. Colère, incompréhension, la vérité n'en était pas une, et reprendre de la vitesse, maintenant tout de suite. Garder en tête cet instant où tout était clair, si clair, et où l'on se sentait délivré... un peu morveux, mais délivré. Mais ne pas le retrouver, pas tout de suite, essayer de reprendre cette vie qu'on a abandonnée, qu'on nous reproche d'avoir abandonnée. Mais une vie c'est fragile en fait, c'est un petit commutateur à usage unique, et pouf, OFF. Alors puisqu'on est toujours là avec ce moteur qui ne nous appartient plus, prendre le niveau suivant, délaisser le matériel inutile, pas besoin de carburant, quand le mort est vivant.



29/05/2008

Grace Omega

C'était une petite fille qui voulait se rendre chez sa mère
car elle ne l'avait pas vue depuis sept ans.

On l'habilla de fer en lui disant :
"Tu iras chez ta mère une fois ton vêtement usé".
Alors la fillette se frotta contre les murs
jusqu'à ce que son armure se déchire.

Après avoir rempli son panier de beurre, de fromage
et de pompe elle s'en fut. A la croisée des chemins,
elle rencontra un loup.
Il lui demanda où elle allait, quel chemin elle comptait prendre :
"Le Chemin des Epinglettes ou celui des Aiguillettes ?"
"Le Chemin des Epinglettes", répondit l'enfant.

Le loup prit le Chemin des Aiguillettes, se rendit chez la mère
de la fillette, la dévora, puis mit de côté sa chair et son sang.

La fillette, arrivée à la maison, s'exclama :
"Mère ! Ouvre-moi la porte !"
Le loup l'invita à entrer mais, comme elle n'y parvenait pas,
elle passa par un trou.
"Mère, j'ai faim."
"Prends la viande et mange-la" répondit le loup.
De la chatière, un gros chat s'écria :
"Tu manges la chair de ta mère ! " Le loup rétorqua :
"Jette-lui ton sabot, ma mie. Jette-lui ton sabot".
La fillette s'exécuta.

"Mère ! J'ai soif ! "
Le loup lui conseilla de boire, et,
Tandis que l'enfant buvait, un oiseau dans la cheminée siffla :
"Tu bois le sang de ta mère."
Le loup répliqua : Jette-lui ta coiffe, ma mie. Jette-lui. "
La fillette fit ce qu'on lui dit.

"Mère, comme j'ai sommeil" soupira-t-elle enfin.
Et le loup de répondre :
"Viens te coucher près de moi"
Une fois dans le lit, à la vue du corps de sa Mère,
la fillette s'étonna :
"Oh ! Mère, ces grands ongles que vous avez !"
-"C'est de vieillesse, ma mie, c'est de vieillesse",
répondit le loup.
-"Mère, ces grands cheveux que vous avez !"
-"C'est de vieillesse, ma mie, c'est de vieillesse",
-"Mère, que vous avez de grandes dents !"
-"C'est pour te manger, ma mie."

Et le loup dévora l'enfant...


(Version orale du Petit Chaperon Rouge recensée en 1870
par Jean-Baptiste Victor Smith de la bouche d'une enfant
de 10 ans de Vorey en Velay (Haute-Loire).

赤頭巾



Se he melpt he le heus
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre he melpt godi

Ste he melpt he le heus
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre heus o prishid godi

Eta li hapru
Esta mi langu
Oh fabi atshiius
Gofria kruhemen entu

Se he melpt he le heus
Tre he melpt o pridi
Lingu ni he fe he me
Tre he melpt godi


27/05/2008

Radical Dreamers

Autres temps, autres lieux, dans des villes dévastées, dénuées de vie, les tours en ruine pleuraient déjà l'absence. N'était présents que le vent, et des artefacts rappelant les traces des êtres qui vivaient là.

Le décor d'alors interpelait par la violence du chaos qui avait frappé ces lieux, comment les cieux avaient distillés l'apocalypse, minant les fondations de tout ce qui aurait pu être, et qui ne serait jamais. L'enfant d'ici avait créé Babel, et tendait vers le ciel de toutes ses forces, mais c'était sans compter la jalousie du Père qui, effrayé de voir malmenée sa toute puissance, détruisit, rageusement, avec désespoir presque, tout ce qui aurait pu servir de point fixe dans l'espace.

Ce jour là dieu devint mortel, et l'enfant blessé disparut, son esprit dissous dans toutes ces langues qu'il ne comprendrait jamais plus.

Et puis il revint. Peu de temps était passé, mais l'enfant aux yeux désormais assombris, qui avait laissé échappé sa seule porte de sortie, était là face à son monde jadis chéri. Envie de reconstruire, besoin de conserver, le changement, effrayant, le poussa à laisser les ruines le hanter. Monde suspendu dans l'éternité, pâle bonheur de revivre des instants qui jamais n'existeront de nouveau, l'enfant grandissant ne s'aperçut pas à temps que le temps n'appartenait à personne. Et quand il vit les bâtisses s'effriter, devenir sable, en même temps que palissaient ses souvenirs maintenant diffus et imprécis, il découvrit son monde devenu désert. Sahara de rêves devenus poussières, de souvenirs inconsistants, tout ce qu'il touchait dans ce monde stérile ne conservait aucune forme, aucune trace. Il croisa une image de vieillard repentant, et même si l'enfant n'éprouvait plus de haine, l'image s'estompa, bannie depuis si longtemps déjà.

Laisser sa marque, rebâtir, la mission lui semblait impossible. Mais après tout il lui restait encore tant de temps devant lui, que même si ce ne serait jamais que des châteaux de sable, cela suffirait à son bonheur, à condition cette fois de redevenir sable avec eux, lorsque le vent se lèverait de nouveau, redevenir un petit grain et retrouver l'immensité de ce qu'il fut jadis. A jamais.


Broken mirror, a million shades of light
The old echo fades away
But just you and I can find the answer
And then, we can run to the end of the world
We can run to the end of the world



23/05/2008

Phobie ordinaire

Quand cela a-t-il commencé ? Je n'en ai pas la moindre idée. Et pourtant, malgré le climat de bonne volonté qui sincèrement réchauffe toujours un peu le coeur, ça fait mal.

Dernièrement, en entrant dans le métro parisien, bondé comme d'habitude, il y avait un papa et son fils, et probablement l'oncle avec eux.
Ils étaient plutôt jeunes et jouaient avec le gamin. Le jeu c'était de se faire des bisous. Un sur chaque oeil, puis ils louchaient, un sur chaque oreille, puis ils tiraient dessus. Un sur le nez, qu'ils frottaiten ensuite, puis un sur la bouche, et ils s'essuyaient très vite en criant "Cacaaaaaaaaaaaaaa" et en faisant la grimace.

C'était vraiment mignon, et tout le monde dans le métro souriait à la vue de cette scène. Au final c'était que de l'amour. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

C'est comme entendre au quotidien pd, tapette, tafiole... Parfois c'est insultant, parfois ça ne l'est pas. Parfois c'est pour faire mal et parfois juste pour rire entre amis. Mais toujours ça induit implicitement un échelonnage, qui rappelle immédiatement que dans ce grand pays qui fut le pays des droits de l'homme, je suis encore un homme diminué, et encore un sous-citoyen.

20/05/2008

Petite histoire d'A

Il y a 4 ans et 2 jours, je débarquais à Lille pour fuir mes histoires artificielles, ma solitude réelle.
Il y a 4 ans et 2 jours, un mec à qui j'avais à peine dit bonjour m'embrassait sur un parking.
Il y a 4 ans et 2 jours, j'ai recommencé à sourire un peu.
Il y a 4 ans et 2 jours, ma vie devint carnaval, et même les insultes pourtant fréquentes glissaient sur nous.
Il y a 4 ans et 1 jour, une femme de ménage a refermé une porte plus vite qu'elle ne l'avait ouverte.
Il y a 4 ans et 1 jour, la tenancière de l'hôtel nous a fait remarquer qu'il n'était pas prévu qu'on passe la journée dans la chambre.
Il y a 4 ans et 1 jour, on s'est promené dans un parc avec de jolies sculptures, mais je ne faisais pas attention à l'art.
Il y a 4 ans et 1 jour, on s'est dit que ce n'est pas parce que c'était une rencontre horizontale qu'on devait appeler ça un plan cul.
Il y a 4 ans, Lille m'a paru tellement belle.
Il y a 4 ans, ce sont plutôt mes fesses que la ville que tu regardais.
Il y a 4 ans, je n'avais pas vraiment envie de partir.
Il y a 4 ans, je suis parti quand même, avec ce petit mal au coeur qui me criait "T'es trop con !"

Mais tu vois, je suis revenu. Je regrette pas.


19/05/2008

Neon

Maintenant que le calme est revenu, dans ma sphère un peu vide je ressasse ce moment, où ma main tel un soupir a éteint Saturne, Mars, privant de lumière les lunes qui dans un jadis incertain ont éclairé Mobys et Grendel. La seule lueur restante, irriguant subtilement l'espace, le bleu, vif, tranchant, appelait, je m'en souviens, la peau à frissonner.


Sans un souffle pourtant, je survolais à l'instant de tendres paysages, en bleu, que du bleu, un bleu qui brûle par son froid, un bleu haletant, qui faisait se débattre les arbres, se courber les montagnes, vibrer les ombres et dans les nuages les dissimuler, pour ne laisser apparaitre que la surface d'un monde égocentré qui ne m'appartient pas.

Nul besoin d'ailes pourtant pour voler, parmi les étoiles je flottais, rebondissant contre l'abrupte continent qui se protègeait du bleu. Et enfin, quand la brûlante lueur a cessé de contraindre la terre, dans un ciel un peu lourd où les étoiles une à une se réveillaient, riaient silencieusement un homme jeune et un jeune homme.

Et j'ai éteint la lampe.


03/05/2008

la vision de Chiron


Le monde entier est une scène, et les hommes et les femmes n'en sont que les acteurs: ils ont leur sorties et leurs entrées sur scène; et un homme joue plusieurs rôles, ses numéros étant ses sept âges.

Shakespeare

24/04/2008

Eden



Croiser des regards, des êtres, vivants mais qui semblent parfois oublier la vie, mais y lire à chaque fois cette petite flamme, lueur éternelle qui semble briller en chacun.

La question.

Juste un point d'interrogation, une gigantesque virgule qui recherche sa conclusion, qui tend vers elle. Un souffle qui cherche son point, atteindre le but qu'il s'est fixé, de toutes ses forces. Nous sommes tous des questions, plus ou moins complexes. Passant notre vie à chercher la réponse, la conclusion. Petit transistor que je suis, je n'échappe pas à la règle, et comme les autres je calcule, cherche, encore et toujours, la réponse. Certains grillent, mais même ceux qui font bande à part n'y échappent pas. Et on cherche on cherche, on cherche, sans trouver.

Petits points d'interrogations aveugles. D'un point fixe nous pourrions soulever le monde. Nous pensions l'avoir trouvé, nous nous sommes trompés, et ce monde que nous nous évertuons à élever se casse la gueule. Moi je ne voulais pas tout ça. Etre heureux, c'est tout. Je ne veux pas connaître la réponse, la question me suffit. Chercher sans trouver me convient bien, mais je cherche comme les autres, me débattant dans mon ignorance, ma frustration de ne pas comprendre, ma frustration de ne pas pouvoir cesser.

Tout comme les shadoks pompaient, nous nous cherchons, sans même savoir ce que l'on cherche. Peut-être 42, après tout 42 c'est pas mal comme réponse, c'est vrai. Ou toi, toi c'est joli aussi. Mais tu n'es pas la réponse, tu es juste un autre caractère d'imprimerie, qui cherche de son côté. J'aime bien chercher avec toi, et malgré le fait de ne pas avoir le choix, j'aimerai tellement que nous ne trouvions jamais le point de notre interrogation, pour chercher, encore et toujours, ensemble.

On ne le dit jamais assez, mais je suis tellement heureux d'avoir été imprimé sur la même page que toi. C'est vrai, on aurait pu se louper d'un chapitre. Mais non, on est là, ensemble, sur nos lignes parallèles sans voir la suite de la phrase, sans voir venir la conclusion qui quoi qu'on fasse arrive. Mais même dans le noir, il apparait inéluctablement qu'il n'y a pas de 5éme destination. Ce n'est pas grave, même si cela ne peut pas durer, avec toi j'aurai trouvé mon eden. Merci.


19/04/2008

Check-up



Je me sens comme ça là. Difficile d'être plus précis. Envie d'appuyer sur le bouton pause, encore faut-il le trouver !


Huit vis

Au final c'est peut-être ça qui m'a fait le plus mal. Ces huit vis dorées, tout autour du cercueil, comme autant de barrières nous séparant. Huit vis pour sceller ton départ, huit vis pour ne plus te voir.

Huit vis... et deux tournevis Ikéa.

Amusant de voir comment les symboles sont forts. Il n'y a qu'avec huit vis que mon corps a vraiment réalisé ton départ.

Pendant ce temps là, mon cerveau anesthésié remarquait les tournevis, la lumière grésillante du funérarium, le papier peint immonde, la tristesse de mes proches... pas la mienne.

Et puis huit vis, et besoin de voir et de fuir en même temps.

Auparavant je t'ai bien sûr dit au revoir. Mais tu étais morte. Morte et froide. Jolie pourtant. Sur ta joue des larmes coulaient, ce n'était pas les tiennes bien sûr, mais cela contrastait tellement avec la paix sur ton visage. Sur la petite table à côté, la photo de ton mariage avec papy. Elle te suivra dans le cercueil. Il t'a manqué hein. Tu es avec lui maintenant. Quand on est retourné chez toi après, j'ai réalisé qu'en fait il n'était jamais vraiment parti.

Je n'avais pas compris que tu l'attendais, toujours, après tout ce temps. Ses fusils, les photographies, rien n'a dû vraiment bouger dans la maison aux fantômes pendant ces 26 années.

Arrivée à l'église du village. Plein de monde. Rapaces est le premier mot qui me vient à l'esprit. Je suis injuste. Pour la plupart ils sont vraiment tristes, ils ont le droit d'être ici. Mais pour une raison qui m'échappe ils me gênent. Je les insulte intérieurement, à croire qu'il leur fallait leur petite attraction de la semaine. Je suis peut-être un peu trop à fleur de peau, la plupart fait partie de la famille au final, même si je ne les connais pas.

Prières, chants, prières, chants, levez-vous, asseyez-vous. Toujours anesthésié, je remarque avec effarement que la plupart des prières ne sont pas pour toi, mais pour nous. Cette religion m'indispose, mais puisque tu y croyais j'y participe. Je galère cinq bonnes minutes pour allumer ce cierge, ma main tremble comme une feuille. Freddy s'en sort mieux au final, dire qu'il m'a demandé de l'aider parce qu'il ne se sentait pas capable. Son visage est ravagé. Niveau gestion des sentiments on a décidément toujours été aussi doués l'un que l'autre. Je remarque son bras droit trembler comme le mien. C'est de famille peut-être en fait.

Direction le caveau. Il fait froid, très froid. On touche une dernière fois le cercueil. En fait c'est juste du bois, froid, verni. Tu n'es déjà plus là. On lance une rose sur ce que mon cynique cerveau n'arrive pas à appeler autrement que le couvercle, et on laisse au tour-opérator/croque-mitaine le soin de refermer la tombe.

Lorsqu'on revient une heure plus tard, il fait bon. Tu vas être bien ici. Je me sens léger en fait. Très léger. Les oiseaux chantent, le vent souffle légèrement, et toutes ces fleurs sont si belles, appellent à la vie. Tu vas me manquer bien sûr. Mais je n'ai plus mal. Je crois.

Je vais me réfugier dans le noir quelques jours encore je pense. Mais ne t'inquiète pas. Je vais bien. Au revoir mamie.


10/04/2008

Maan haltija

Confus, le son me parvient à peine, dissonant, fatigué, usé. Les rouages semblent si lourds, rouillés, mais persistent dans leurs révolutions hésitantes. Le coeur épuisé bat, malgré tout. La volonté entraîne la mécanique, la mécanique épuise la volonté, chaque son se fait plus faible, infime vibration, souffle, râle ?

J'ai mal, et hagard je cherche l'origine de la souffrance, à la fois palpable et diffuse. L'air me semble solide, j'ai froid, je suffoque. Le ciel s'effondre, les villes se meurent, mes entrailles se tordent. Si mal.

Cet après-midi pourtant, je m'en souviens distinctement encore, un jeune homme a regardé le ciel bleu, avec l'infâme espoir de le graver à jamais dans sa mémoire. L'image d'un monde en paix, irradié de chaleur. Naïve tentative de retarder l'inéluctable.

Je ne tiendrai pas ma promesse, je meurs.


07/04/2008

Lost in translation

Encore un week-end, un de plus. La vie, c'est un peu une longue succession de week-end qui se finissent en attendant le suivant. Encore un retour par le train, j'aime ça au final. Rien de mieux pour finir un week-end qu'un départ en train. Ca ne laisse pas le goût d'inachevé des autres départs.

Le train, c'est fixer l'heure du départ, le choix de louper le coche ou non. Une mise à l'épreuve, qui te force à réagir vite, qui précipite les paroles telles qu'elles devraient être, libres.
Un regard qui en dit plus long que tout le reste, un effleurement de la main, parce qu'on ne peut pas s'embrasser ici.

Petit plaisir né de la frustration de ne pas te glisser mon au revoir dans ton cou. Un jour il n'y aura plus besoin d'au revoir... Je crois que je prendrai le train rien que pour la forme, pour le plaisir de revenir te voir. Je prendrai le train avec la même petite joie masochiste de celui qui met son réveil à 3 heures du matin pour le plaisir de se rendormir (oui je suis bizarre parfois).

Plus d'au revoir, cela me fait bizarre, je me suis toujours dit que lorsque tu me parlerais de ça il neigerait... bah arrivé à Lille c'était tout blanc. Wahou c'est pour de bon, j'ai pas rêvé ? Bah faut croire que non. C'est là que j'ai senti quelque chose sur ma jambe.

Un petit dinosaure vert essayait tant bien que mal de dégager sa patte coincée sous ma belle paire de pompes neuves (même pas trop chères !). Même pas contrarié, le petit lézard nettoie ses godasses, me regarde, vérifie que sa queue est toujours accrochée au reste et me demande :

"Où tu voudrais vivre toi ? Moi je veux vivre en Israël"

Alors là, je me suis dit c'est pas commun. Ce petit dino qui fait du pied aux messieurs, il a l'air gentil mais pas très réfléchi. Il va se faire kidnapper par des extrêmistes religieux qui vont le cuire à la broche ou le lobotomiser et le transformer en kamikaze dans une renault 5 bonne pour la casse.

Et là j'ai réfléchi un peu, quand-même, parce que ça m'arrive et surtout que j'avais été assez surpris par les images que j'avais eu d'un pays qu'au fond je ne connais même pas. Aurai-je malgré moi été contaminé par les images du 20h ? Il doit bien y avoir des gens qui sont heureux d'y vivre dans ce pays. Alors effectivement, ce n'est pas lieu le plus sûr de la planète, mais la voiture brûlée à cent mètres de chez moi rend tout à coup cette notion très relative. Là-bas il y a des fanatiques religieux ? Mon voisin ancien légionnaire adepte du coran et de la machette me laisse à penser que ce n'est pas le pays qui fait la religion, et pas forcément la religion qui fait le fanatique (quoi que... tout religion me semble être une forme de fanatisme à mes yeux, mais c'est une autre histoire).

N'empêche que le petit lézard n'y voit que de bons côtés, amoureux qu'il est de cette terre lointaine, mais moi je ne peux m'empêcher de penser que c'est vraiment étrange pour un petit dinosaure né sur la terre de la liberté de rêver de partir dans un pays qui me rappelle tant la fascination morbide de l'humanité pour l'obscurantisme.

On peut dire ce qu'on veut de la France, c'est quand même le pays des droits de l'homme que diable ! Le pays où je n'ai pas le droit d'aimer, où je n'ai pas le droit d'être heureux, le pays où je n'ai pas le droit de fonder une famille. Méritons-nous encore notre titre ? Je nous trouve relativement auto-suffisants. Il fait bon vivre ici, mais nous avons cessé d'être ceux qui défendent les droits élémentaires de l'être humain. Alors on peut se marrer en regardant les autres pays, mais en Israël, pays lointain de fanatiques poseurs de bombes ou l'insécurité règne en maître absolu, bah y a des couples homos qui adoptent des enfants. Y a des spots diffusés à la télé pour expliquer que j'ai le droit de vivre sur cette planète. Certes, ce n'est pas le paradis sur terre, au contraire. Mais ils font des efforts... eux.

Le petit reptile continue de gambader à côté de moi, tout à son projet farfelu. Et soudain je lui demande : pourquoi Israël ?

"Parce que je sens qu'ici c'est pas chez moi, et là-bas ça l'est"

Il semble tellement sûr de lui que ça semble être l'évidence même. C'est chez lui. Il apprend l'Hébreu, écoute des chansons de là-bas. Il a le mal d'un pays que finalement il ne connait pas tout en l'aimant. Et j'ai trouvé ça beau.


Ce matin, il y avait encore un tout petit peu de neige sur ma gouttière. Elle résiste, comme pour me rappeler, que non, ce n'est plus un rêve. Je ne sais pas encore où c'est chez moi, mais je sens que chez moi c'est avec toi. Peut-être au fond es-tu mon Israël à moi ?


27/03/2008

World is beautiful

Au hasard de mes pérégrinations sur internet, j'ai trouvé ça. Une vidéo dans laquelle, avec votre souris, vous pouvez faire pivoter la caméra et regarder où vous voulez. Bah je trouve ça terriblement bluffant. Quand j'étais petit, la 3D était toute laide, les voitures électriques c'était un fantasme, les éoliennes rarissimes, les jeux vidéos terriblement basiques... Et c'était déjà si bien. Finalement peut-être que tout ira bien :)

26/03/2008

Du gris


Gris plomb, gris vért érgint, gris d'fér
- Si j'mins, tu voès, j'vas in Infér -
J'sus seure éq tous les gris du monne
I s'értrouv'té din la Baie d'Sonme.

Y a des piots nuages éd boin temps,
Quasimint gris, quasimint blancs,
Qu'éch vint, din s'coursé vacabonne,
Il éflèpe, pi qu'il abandonne...

Mais quante i s'invironne, éch temps,
Ch'est du gris sombe, lourd, émnaçant,
Qu'il éclate in méchantes grinchèes :
O s'creurouot quante él vrépe i tchèt.

Y o tout plein d'gris din chés nuèes :
Pérle, èrdoése, meume él gris chindrè
Qu'chés jonnes romieux l'ont dsu leus ailes...
... L'gris-beige étou, d'chés pieutes teurtrélles.

Din chés hérbus vért-érgintè,
- Doù qu'chu ho d'bérbis étreumè,
Trantchille, à tchoeur éd jour i poaiche,
Intré les ieux qu'la mér al laiche -

Ch'lilas-d'mér étou il est gris,
Mais d'un gris-mauve, conme adouchi.
Quante o ll'érbèe, in vnant dé loin,
Ch'est conme des taques éd vieil-érgint.

Pi quante o tchitte él bord éd mér,
Qu'o rinte un molé din chés térres,
O peut vir les flèpes éd feumèes,
Grises étou, d'chés camieux brulès.

Elizabeth Manier

24/03/2008

Lovesongs

Week-end, campagne, froid ? Même pas.
Soleil, neige, vent, neige, soleil, nuit, jour, tout s'enchaîne, vite, trop vite, le temps de ne rien faire, je suis déjà dans le train du retour.

Avec cette chanson dans la tête, à réfléchir à des choses sans rapport.

Lovesongs, they kill me,
They kill me, now.
..

Les nuages défilent, le soleil décroît déjà, mais mes pensées restent bloquées sur mon après-midi.

Une heure, je n'ai passée qu'une heure avec toi. Ce qui m'a choqué quand je suis entré dans la maison, c'est ton visage. Vieux, fripé, maigre, si maigre. Tu as perdu énormément de poids depuis la dernière fois. Et tout le monde papote, joyeux brouhaha. Il me semble apercevoir du sang sous ta narine droite. Comme les autres, je reste naturel. C'est dur.

Tu me parles, mais je t'entends mal. Je réponds, à côté de la plaque peut-être. Qu'importe, j'ai croisé ton regard, et j'ai vu le reflet de la pièce, peuplé de fantômes et de grands enfants. Pour toi plus que quiconque, cette maison doit te sembler si vide maintenant, comment fais-tu ? Je quitte ton regard, gêné d'y avoir vu le peu de détresse que ta fierté n'a pas réussi à masquer. Apparemment, tu es fatiguée. Ton fils te porte jusqu'au lit, et te borde. Je ne l'avais jamais vu faire cela avant, où alors cela ne m'avait pas tant marqué. Je ne me sens pas à ma place, mal à l'aise. Je n'ai pas le temps de rester, l'horloge inexorable annonce l'heure du départ.

Je m'approche du lit, pour te dire au revoir. Tu as l'air si fragile. Toi fragile ? Une part de moi trouve cela si improbable, en d'autres circonstances je crois que je rirais... Tu me reposes une question... Je n'entends toujours pas, pourquoi je ne t'entends pas ? Tes lèvres ont bougé, le son est sorti, mon cerveau n'interprète rien... Que se passe-t-il ? J'attrape un œuf en chocolat et je fais le con. Ca je sais faire. Tu souris, et là comme au ralenti, j'entends distinctement tes paroles.

"J'espère que la prochaine fois ça ira mieux"
"Moi aussi j'espère" Que je réponds. Rien trouvé de mieux. Est-ce des adieux ? Pourquoi ai-je soudainement cette impression curieuse d'être loin de mon corps et de voir un automate dire au revoir à ma grand-mère ? Pourtant je suis encore dans tes yeux. Et là je vois que tu as pensé la même chose que moi. Cette incertitude. Le même ton que lorsque j'ai entendu il y a si longtemps
"Bonjour mon poussin"

M'enfuir, vite, changer d'air avant d'entendre le hurlement de douleur qui bourdonne encore dans ma tête d'enfant. On expédie les au revoir, je suis à l'air libre. Redoutant un cri... rien... Le passé ne se reproduit pas.

Lovesongs are killing me,
Are killing me, right now...


Je suis un monstre, un trouillard, je ne sais même pas ce que je suis. Je prends mon train en espérant me faire des films, comme d'habitude.

S'il te plait, fais moi mentir, reste encore avec nous. Ce serait injuste que tu partes. Tu es une bourrique, l'une des personnes les plus têtues de cette planète, et pourtant tu m'as si bien accepté... après une prise de bec mémorable certes, mais je ne suis pas ton petit-fils pour rien...
Qui dira à Kristof qu'il a encore grossi si tu t'en vas ?


Il est tôt, beaucoup trop tôt. Je ne suis pas encore prêt. Je suis égoïste, j'assume. Je veux pouvoir être triste quand tu partiras. Je me fous que les autres partent, pour toi je veux être triste, ne pas être un automate, ne pas hausser les épaules et passer à autre chose comme je le fais d'habitude. Laisse moi le temps d'être triste...


18/03/2008

Et soudain ...

de battre mon coeur s'est arrêté.


Après j'ai pensé à toi, et ça allait mieux...

17/03/2008

Quoi de neuf docteur ?


Tout d'abord, mon lapin aime les carottes... Oui oui Okin en grignote au moins une par semaine ! (l'original ne s'en remettra pas !) Sauf que soit je suis un obsédé complet, soit la cawotte de ce soir... bah euh... elle filerait des complexes à pas mal de monde... Du coup j'hésite à lui donner... Mon lapin est pas pédé !

Trêve de plaisanterie, si vous voulez vous mettre dans l'ambiance musical de cet article, il va falloir écouter ça en même temps. Oui je sais, ça va faire mal à certains mais bon, c'est tout à fait dans le contexte. Un peu de courage que diable ! Et pis moi je la trouve jolie cette chanson :)

Tout ça pour que c'est officiel, je fais mes valises et dis au revoir au support d'A******, c'est une page qui se tourne. J'enterre donc définitivement l'ancienne équipe et laisse la nouvelle prendre son envol, je les surveillerai de loin quand-même :)

De toute façon je ne parvenais pas à oublier l'ancienne équipe malheureusement disloquée. Mais la page est tournée maintenant, j'ai un nouveau taf qui me plait, et j'ai bien l'intention d'assurer !
Si j'ai le courage je vous en dirai plus une autre fois, mais ne t'inquiète pas petit blaireau, c'est pour ton bien, le grand méchant Sept ne traîne pas loin.

J'ai quand-même vécu cette journée dans un mélange de nostalgie et de joie. Très bizarre comme sensation. Je suis peut-être un peu trop paternaliste avec cette bande de gamins qui sont quasiment tous plus vieux que moi. Et puis je continuerai à les traiter de noobs, parce qu'ils le valent bien...

Bref, les p'tits, je vous dédicace cette chanson, elle vous va bien, et rendez-vous le midi sur BF2 pour une petite tuerie entre amis :)

V7.5 lancée !

13/03/2008

Prepare yourself II Ex + alpha

Je m'excuse par avance de cet excès de fan-boy complètement assumé, mais il faut se mettre à ma place. Quand j'ai vu les premières images de Street Fighter IV, j'ai eu peur, vraiment. La 3D n'a jamais vraiment réussi à la série (même si les épisodes EX avaient de bonnes idées), et les premières images... je les ai trouvées moches, tout bêtement. Mais voilà, cette animation, c'est de la folie. Et le trailer, qu'en pensez-vous ?


Bah là il est complètement moche, parce qu'il faut le regarder avec une meilleure résolution, et là, bah t'as envie de pleurer, tout bêtement, tellement c'est brutal et poétique. Si vous voulez le voir de plus près, zyeutez ici. Il y en a un autre qui traîne et qui présente un combat entre Chun Li et une nouvelle mystérieuse demoiselle, mais les screeners, c'est moche et ça me frustre. Capcom fait fort, très fort, ça c'est du pur teasing, et je tombe dedans, j'en redemande même.


Allez, je fais mon kéké jusqu'au bout : tiendez, v'la des zolies images.

12/03/2008

Prepare yourself

On me dit souvent que je suis un mec sensible, et c'est vrai je pense. J'suis pas une chochotte, mais j'ai au fond de moi un petit coeur qui bat pour de vrai, qui ressent les choses, qui souffre aussi...

Bon heureusement je cache tout ça derrière un mental d'acier, une vision du monde froide et implacable, wep, ch'uis un pnj, mais moi j'assume. Pour être un homme, faut respecter le gamin qui est au fond de soit, même si parfois on l'enferme dans la cave et on jette la clé.

Et même si le monde est beau, si les fleurs nous émeuvent, qu'un battement d'ailes de papillon fait s'envoler nos tempêtes intérieures, on est du moins dans ma tête, des hommes, des vrais, des purs, des durs, des tatoués.

Et justement parce que ce monde est beau, parce que les fleurs s'envolent au gré de mes tempêtes intérieures qui soufflent les papillons, je serai froid et sans pitié. Tout être entrant dans l'arène est un adversaire que je respecte et que je vaincrai. Pas de questions, juste un regard d'estime et de confiance. Je vais te poutrer la gueule, et t'as intérêt à ne pas te laisser faire. La victoire est belle quand on donne tout. Après tout, ce n'est qu'un combat de techniques et de réflexes, la vraie lutte est dans sa tête. Et là aussi, je vaincrai.

Qui entrera dans mon arène ? :)




05/03/2008

Petit blaireau

Je m'étais promis de ne pas parler de D**** ici. Ce jeu, c'est mon quotidien, il est tentaculaire, j'ai parfois l'impression qu'il est partout. J'ai ma vie à moi, bordel ! Mais c'est, et ça fait bizarre de l'admettre, une grosse partie de mon existence actuelle.

D**** m'a permis de vivre des choses sublimes, sincèrement, avec des gens géniaux, de réaliser certains de mes rêves. Il m'a aussi permis de voir à quel point ce monde est infect, à quel point la confiance ne signifie plus rien pour les gens, à quel point la jeunesse est désoeuvrée et sans valeur.

Et puis il y a toi, petit blaireau. Je te côtoie tous les jours, sous de nombreux patronymes. Je te hais, régulièrement, tant ta faculté à te foutre dans la merde tout seul est exaspérante, tant ton vocabulaire et tes paroles me montrent la déchéance de notre société. Tu m'horripiles à contourner tous les conseils, toutes les règles que je te donne, et qui n'ont pourtant pour seul but que de te protéger et de passer un bon moment, ce qui est le rôle de tout jeu : apprendre et se distraire.

Je te demande pardon, petit blaireau, de ne pas pouvoir faire plus. J'aimerai tellement te protéger de tous ces connards dont tu fais pourtant si souvent partie, protéger cette naïve étincelle d'enfance que j'entre-aperçois si souvent entre les lignes de tes messages brouillons et illisibles. Te protéger du cynisme de ce monde, de la connerie humaine, de ton naufrage personnel. Pardon, mais je ne peux pas.
Je ne peux que te dire de faire plus attention, te conseiller de vider ton cache, même si parfois ma seule envie est de te donner un tricycle et de te mettre en sens inverse sur une autoroute allemande.

Tu me pourris mes journées. Jour après jour, tu grignotes ma patience à t'aider. Petit blaireau, tu es la bestiole la plus auto-destructrice que je n'ai jamais rencontrée. Et bien souvent, entre tes cris d'incompréhension, d'insultes aussi, je distingue ta solitude, le spectre des parents qui ne comprennent malheureusement pas qu'ils te pourrissent. Et alors, j'ai envie d'attraper le clavier et d'exploser l'écran, de te chopper par les épaules et de te secouer... Réveille-toi !

Et parfois, dans ton courrier, dans ta détresse aussi, tu m'envoies des choses sublimes, des petits instants de beauté, des fragments d'innocence, qui me laissent rêver que le monde ira mieux un jour.

Merci pour ça, petit blaireau.


Nous sommes sincèrement désolé de la gêne occasionnée, merci de votre compréhension, et bon jeu à vous.


02/03/2008

VOTRE VIE EST UN ECHEC. APPUYEZ SUR RESET.


Après tout, dans la vie ... On peut repartir à zéro autant de fois que l'on veut.


Hier soir

J'étais pas bien. J'avais pas envie de rentrer chez moi, et tout faisait que je devais le faire.
Rien d'intéressant au théâtre, le ciné était bondé... J'ai fait une razzia de manga et de films histoire de décompresser un peu.

Et j'ai découvert quelques petites merveilles.

"Duds Hunt" et "Reset" de Tetsuya Tsutsui : graves, froids, avec une belle lueur d'espoir à la fin sur Reset. D'excellents one-shot qui vont me faire garder un oeil sur cet auteur. Vraiment du très très bon, une thématique organisée sur la condition de l'homme et la portée du jeu. Brillant, tout simplement.

En film, Roméo+Juliette, je ne l'avais pas, il me le fallait. Mise en scène efficace, survoltée, intelligente. J'aime ce réalisateur, sa composition des images et du son est un délice pour toute personne effectuant un minimum d'analyse.

Ensuite Ethan Green, une comédie d'homosexuels pour les homosexuels, c'est du trivial, ça vole pas très haut, mais ça fait du bien et au final ça marche plutôt bien. Ca c'est un film à chocolat quand on est tout seul.

Enfin, ma petite révélation, La traversée du temps. Un animé extrêmement bien réalisé, au scénario soigné, qui questionne la relation des êtres humains en pleine construction sur l'avenir. Oui, là où j'en suis, exactement. Bah c'est beau, c'est poétique, bien pensé, émouvant, nostalgique. Je vais le re-regarder ce soir probablement, si j'ai fini de bosser...

25/02/2008

Cette nuit

... je dors encore sur mon canapé, parce que mon lit là-haut est trop grand, je m'y perds, et que lorsque je dors en boule en bas, j'ai l'impression que tu dors derrière moi ...

24/02/2008

VICTOIRE !


Vous serez probablement ravi d'apprendre que j'ai réussi à déboucher mes toilettes.
C'est bête à dire, mais je suis fier de moi.

...

Bon bah je peux retourner bosser...

23/02/2008

La minute égocentrique


J'suis crevé, j'ai pas dormi dans mon lit cette nuit, angoisse de la page blanche ... Ch'uis naze.
J'ai tout le plan en tête, mais dès que je suis devant le clavier... Nada. Alors on se change vite fait les idées, rien qui sort.
J'ai une tête de déterré, j'ai carburé toute la nuit au kiri et au jus d'orange...
Okin a cru que c'était la fête, du coup il a balancé sa litière dehors, fait un boucan d'enfer... Si ça avait été un chat il aurait fini à la porte. Enfin il était là pour les câlins, ça fait du bien.

Je veux un calin.

Mon royaume pour un calin.

Mon canapé ressemble à un camp de réfugiés politiques (je dis ça et je sais même pas à quoi ça ressemble un camp de réfugié politique en forme de canapé...), et j'ai vraiment l'air complètement con avec mon bonnet de nuit sur la tête. Mais ça me réconforte.

J'ai aussi eu ma minute "câlin sur flokati"... Wé j'ai pété un câble toute la nuit à écouter de la musique en boucle... Faut vraiment que je renouvelle ma playlist, et en voulant changer de station de radio j'ai plus que du grisouillis. J'en ai marre ça avance pas et ça me rend vulgaire...

Je me supporte pas quand je suis vulgaire

Je ressemble à rien, je fais rien j'avance pas.

PUTAIN QU'EST-CE QUE JE BRANLE ! BOSSE CONNARD !

J'en peux plus, j'ai plus de jus, mes doigts sont paralysés devant le traitement de texte, alors que dans ma tête tout est là, en ordre. Et c'est bien la première fois...

J'ai mal au crâne, mais c'est plus l'heure de se reposer, je me suis endormi comme une merde sur mon canapé devant l'ordi, ça avance pas.

Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Je veux être tout seul pour bosser mais j'ai jamais eu autant besoin de voir du monde.
Mais faut que je bosse, et les autres me gênent pour ça.

Me faut un câlin.

Je veux bosser dans tes bras. Fais chier t'es pas là. De toute façon bosser dans tes bras c'est pas possible, t'es qu'un obsédé. J'aime ça.

Pfiou allez faut que je bosse, que je bosse, que je bosse... ALLEZ BOSSE BOULET !

21/02/2008

Uneraseable sin

J'ai toujours été plus efficace dans l'urgence, il faut croire que cela me stimule. Les situations borderline, plus abracadabrantes les unes que les autres, j'ai su jusqu'ici les enchainer avec brio, comme si elles étaient réglées dans un script qui m'échappe.

Il y a des gens qui s'ennuient dans leur vie, ce n'est pas mon cas. Il m'arrive de penser que c'est mon karma qui cause tout ça. Ma vie précédente a dû être très très longue et chiante, pour m'imposer un rythme pareil.

L'avantage, c'est que si un jour on doit faire une biographie de moi, vu mon incroyable personnalité et mon immense talent cela viendra tôt ou tard, et bien il y aura de la matière pour plusieurs tomes.

A quoi bon lutter, si je me retrouve tellement dans les tas de pixels humanoïdes, ce n'est pas pour rien, et de toute façon je me plais à penser que la part inconsciente de mon être qui provoque tout cela est un scénariste fantastique, doublé d'un metteur en scène de génie. J'envie le talent de mon inconscient, il est capable de me faire croire n'importe quoi, et je serai bien en peine de l'égaler. Je suis bon spectateur, cela doit l'aider pas mal aussi, mais il faut dire ce qui est : la mise en scène de mon existence est quasi-parfaite, on n'y voit que du feu.

Un bon petit film que je conseille donc, mais la salle est déjà quasi-bondée, dépéchez-vous de saisir les dernières places !

Enfin, il y a un petit défaut quand-même... pas assez de temps morts. Laisse un peu souffler le spectateur, ce n'est pas agréable d'être en apnée pendant toute la séance ...


18/02/2008

Vanishing point

Toutes ces lignes, ces si petites courbes sinueuses, si infimes, si émouvantes dans leur fragilité, se nouant dans ma main pour savoir ce qu'elle deviendra. Frapperas-tu ? A mort ? Caresseras-tu ? A vie ?
Petit fragment d'un autre moi hypothétique, pourquoi me rejoins-tu aujourd'hui pour me hanter alors que tu n'es pour le moment qu'un avenir ?

Les planètes s'alignent, les astres entrent en conjonction, toutes les voies, tous les possibles, se noueront bientôt devant moi. Quels liens trancherai-je ?
Tout ce qui doit advenir arrivera, je le sais, mais c'est maintenant que j'aiguise les lames qui me séparent de mes rêves, ou de mes cauchemars.

Top, je lance la pièce. Pile ou face ? Elle court sur le sol, décrivant des cercles de plus en plus concentrés, rebondit sur les aléas du carrelage. L'assemblée de miroirs retient son souffle, guettant la sentence. La pièce reste sur la tranche, mais vacille, au centre de la gigantesque toile d'araignée de tous les possibles, alors même que la gravité prend une petite pause clope.

Génocide de reflets dans 10 jours ...

10/02/2008

Paranoïde

Quelque chose cloche.

Je viens à peine de finir une petite soirée entre potes et de rentrer chez moi, et quelque chose cloche.

On se dit bonne nuit, tout sourire, on se fait la bise, mais mes sens sont déjà en éveil, à l'affût du moindre indice. J'arrive devant ma porte, et je vois que le paillasson extérieur a bougé.

Je sais pertinemment que ce sont ces abrutis de chats en mal d'amour qui se sont encore tronchés dans le jardin, mais mes neurones surexcités ont déjà dissimulé un monstre à trois têtes ninja derrière l'ersatz de plante qui sert de végétation.

J'ouvre ma porte, et pour laisser le temps à l'ampoule à économie d'énergie d'éclairer convenablement, je trouve un prétexte à la con pour passer 10 secondes chez la voisine. L'économie d'énergie n'économise pas mes nerfs, et si je suis ravi que la Terre se réchauffe moins vite grâce à cela, ailleurs la fièvre monte.

De nouveau dans le jardin, mon champ de vision montre clairement ses limites. Les angles morts sont surpeuplés, et mon coeur cale soudainement. Quelque chose a bougé derrière moi.
Je me retourne, ainsi que mon ombre, goguenarde. Je suis vraiment trop con.

Je rentre chez moi, fermant la porte soigneusement. L'atmosphère est oppressante, le lapin est surexcité dans sa cage. Plus pour me rassurer que pour lui, je lui explique que je monte l'ordinateur dans la chambre et que je le nourris après.

L'escalier est un supplice, en cas d'agression, les bras empêtrés dans les câbles d'ordi, je me vautre, c'est sûr. Et les 3 serial killers qui m'attendent de pied ferme en profiteront très certainement. De toute façon je sais déjà où ils sont : un dans la baignoire, l'autre accroché à la gouttière et le dernier sous le lit. C'est tellement prévisible ...


Finalement pas d'embuscade dans l'escalier ... Je ne m'en sens que plus mal. Je dépose l'ordinateur sur le lit, passe vite fait au wc pour pisser. Je suis à côté de la fenêtre, je vais m'en manger plein la gueule. Je remarque d'ailleurs que le niveau de l'eau de la cuvette a baissé. Et merde, manquait plus que des aliens dans mes canalisations. Mon reflet dans la vitre me surveille, et me met met mal à l'aise. Mais si je le regarde et qu'il me fait un clin d'oeil ou que le serial killer surgit, je sais que je vais tomber dans les pommes. J'évite donc soigneusement de regarder la vitre, tout comme le miroir. On sait jamais, au cas où un démon millénaire apparaitrait à ce moment là, la situation deviendrait ingérable.

Je suis sorti vivant de la salle de bain, je commence maintenant à sentir mon poil se hérisser. Quelque chose cloche, mais vraiment. Le lapin s'agite toujours autant, lui aussi doit sentir un truc, ou avoir la dalle. Je redescend et j'expédie la distribution de graines. Je me retourne et... je ne vois pas mon trousseau de clés sur la porte. Une sensation de sueur glacée descend le long de ma nuque. Ouf elles sont dans ma poche. Je verrouille rapidement la porte, me maudissant de cette erreur de débutant, m'attendant à tout moment à ce qu'une main explose la vitre et me saisisse pour me faire dévorer par une horde de zombies.

Je sécurise visuellement le périmètre immédiat, et me jette dans ma chambre. Je ferme la porte, mais je ne peux toujours pas souffler. J'enchaine les hallucinations visuelles, sonores et olfactives.
Les aliens des canalisations font des bloops dans ma salle de bains, dehors les zombies égorgent les chats qui hurlent, le serial killer posté sur le toit me fait de l'œil, tandis que celui sous le lit va m'attraper par le pied quand je vais enlever mes chaussettes, mais qu'importe, la sirène des pompiers m'avertit que Godzilla est à Wazemmes. Je ne peux même pas me cacher dans un coin, les murs se rapprochent et cherchent à m'attraper, j'étouffe.

Il faut dormir, je le sais, maintenant, pour échapper à ce cauchemar que mon imagination a créé de toute pièce.

Le croque-mitaine m'attend, bonne nuit ...

05/02/2008

Anonymous

Il y a quelques temps, mon confrère et néanmoins estimé voisin Sylf me parlait d'une curieuse secte issue du net. Plus (ou moins ?) qu'une secte, cet effet de mode semblait même avoir donné naissance à une entité nommée anonymous, composée en fait de personnes revendiquant leur anonymat et effectuant des actes en tant qu'anonymous, de la petite blague au pseudo-terrorisme en passant par le hacking.

Cette idée m'a assez fascinée, il s'en est d'ailleurs suivant un dialogue fort intéressant sur irc à propos de ça. Ca m'a d'ailleurs un peu fait penser au fight club sur certains aspects. Une curieuse petite révolution ou une bande de gamins qui jouent ? Bonne question.
Néanmoins, l'idée m'a semblée sympathique, mais pourquoi est-ce qu'aujourd'hui l'anonymat semble attirant alors que tant de gens luttent pour ne plus l'être ?
C'est vrai qu'aujourd'hui, la liberté individuelle est de plus en plus mise à mal, mais quel est ce besoin d'anonymat ?

A tout moment de l'histoire, les anonymes ont existé, effectuant des actes tout aussi anonymes qu'eux, et d'autres bien plus importants.
Cependant, l'anonymat n'existe que par peur d'éventuelles représailles. Dans notre monde "civilisé", est-il normal d'avoir peur ?
Il y a aussi peut-être une volonté de ne pas s'afficher, que je comprends tout à fait, ce n'est pas quelque chose que j'apprécie particulièrement personnellement. Cependant, nous sommes tous anonymes sans nous cacher, noyés dans la masse.

Se dissimuler ne serait-il donc pas un moyen de se faire mieux voir ? D'être plus visible en quelque sorte ? Renier son individualité pour former un tout plus grand et insaisissable ?
Cependant ce qu'il y a de paradoxal dans l'anonymat, c'est qu'il suffit qu'une personne mette tout en oeuvre pour faire sortir une autre personne de l'anonymat, cette dernière, quoi qu'elle fasse, finira de toute façon par revêtir une identité.

Et si cela arrive souvent, c'est parce que l'anonymat, constamment utilisé comme défense face à des forces extérieures, devient rapidement le repère de gens peu scrupuleux, du moins pour l'ordre existant. Ce qui était le repère de l'impartialité et du contre-pouvoir nécessaire semble être devenu l'apanage des corbeaux et autres individus peu scrupuleux. Telles les deux faces d'une pièce, Anonymous, pour porter des coups d'épée dans l'eau ou des coups de poignards dans le dos ?

Je suis anonyme sans l'être, je suis anonyme sans être anonymous. Anonymous, c'est je pense une création collective née de la peur de voir notre destin contrôlés par d'autres. Mais Anonymous n'y changera rien, même si je comprends parfaitement les gens qui essaient. Etre anonyme tout en échangeant des idées, c'est un rapport basé sur la confiance entre plusieurs parties. Et la partie est déjà truquée...


Constamment, nous sortons de l'anonymat pour les mauvaises personnes et redevenons anonymes aux yeux de ceux et celles que nous côtoyions pourtant la minute d'avant. Tous ces gens croisés au quotidien qui nous oublient, tous ces amis à portée d'un clic ou d'un coup de fil, mais que la gêne ou le temps nous rendent lointains et anonymes.

Si la lutte pour notre anonymat nous conduit d'ores et déjà vers une impasse, celle de notre non-anonymat, du contact avec de vraies personnes et leur identité propre ne connait que les impasses que nous batissons nous-même. Par auto-apitoiement ou par amour du mélodrame, tous les jours nous laissons pourrir des liens pourtant précieux, qui ne demandent pas grand chose pour retrouver leur éclat.

Il suffit juste parfois d'un petit signe, de regarder la personne et de dire "je sais que tu existes, je sais qui tu es" pour éviter un goût d'amertume dans la bouche. Si on peut mettre des livres entiers dans une clé usb, on doit bien avoir assez de mémoire pour réussir à mettre un sourire dans un coup de fil.

M'sieur Nono, merci d'avoir décroché, même après ces mois sans nouvelles. Merci de m'avoir reconnu, même si j'ai mûri. Merci d'être resté le même, et d'avoir changé. Merci d'avoir remonté le temps sans fermer la porte à l'avenir. Merci