28/10/2008

Back to black


Il y a les gens qui pensent être le loup, ceux qui pensent être le chaperon, d'autres qui pensent être le chasseur. Et moi que suis-je ? Un chaperon consentant ou un loup qui s'ignore ? Dès lors que la proie est consentante, ne devient-elle pas prédateur ?

Je me défends d'être un chasseur, le rôle de chassé me convient très bien au fond. Peut-on être les deux ? On est toujours mangé par plus gros que soit... ou lorsque la boucle est bouclée par plus petit.

Et parfois l'on se demande, suis-je le chasseur ou le chassé ? C'est enivrant, cette énigme. Plus que le résultat, c'est la chasse qui plait, quand tous les protagonistes jouent le jeu. Je suis un chasseur qui voudrait s'ignorer, un chassé qui se sait épié.

Et tandis que je calculais inconsciemment, je me suis demandé comment toi tu chassais. Pas comme moi en fait, même là nous sommes différents, antipodes complémentaires, un moteur ne tourne que par oppositions successives des forces.

J'attends ma proie et chasse ton image, que je ne me lasse pas d'avoir à mon tableau. Au delà des apparences tu es la belle et je suis la bête, ou l'inverse, qui sait ?

Certainement pas ceux qui ont peur de chasser et d'être chassés, la charogne ne convient pas à la tendresse. Qu'ils nous jugent et se complaisent dans leur peur craintive, peu m'importe. L'homme est un loup pour l'homme, mais que je sois ou non une bête, vêtu de rouge ou de fourrure, le seul apte à juger de moi, c'est toi.

17/10/2008

Souvenirs souvenirs...



Il y a parfois des idées, obsédantes, qui semblent provenir des confins de l'univers pour faire un headshot. On ne s'y attend pas, on est en train de faire un truc complètement sans rapport, et sans aucune raison, paf dantgoule.

C'est ainsi qu'en train de régler des portes d'enclos un peu envahissantes (eh c'est un passe-temps comme un autre), je me suis tout à coup souvenu qu'il y a facilement une bonne vingtaine de jours en passant à côté d'un échafaudage au crépuscule avec un individu que j'identifie maintenant comme l'ami Sylf je devisais à propos d'un recueil de nouvelles intitulé "Le K" de Dino Buzzati et lui parlait d'une nouvelle que j'avais adoré et qui relatait du don d'ubiquité d'une jeune demoiselle.

Cette phrase précédente était imbuvable n'est-ce pas ? Lourde, trop chargée, pas de respirations. Si j'en enchaîne une ou deux encore comme ça, soit vous aurez mal au crâne, soit vous serez obligé de relire l'ensemble plusieurs fois. Mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour essayer de retranscrire le pavé d'informations qu'un flashback apporte en un instant terriblement infîme. Surtout que ce n'est pas tout.

Car immédiatement mon premier en a généré un second, moi refermant un autre receuil de nouvelles, venant à peine de finir la lecture de cette histoire que j'aime tant, "Les Sabines" de Marcel Aymé, dans un petit livre de poche écorné, "Le Passe-Muraille". J'étais posé sur une chauffeuse complètement déformée, recroquevillé, autour de vieux livres jaunissant. Un hiver, si je me souviens bien. Un des ces après-midi finissants dans lequel la nuit s'était déjà installé. Et la honte d'avoir confondu ces deux ouvrages.

Paf effet en chaîne, "Kiss Kiss", emprunté à une prof de Français du collège en fin d'année, que je ne lui ai jamais rendu. Petit sentiment de honte de m'être attribué ce livre qui ne m'appartenait pas. Pas petit, une dizaine d'année après j'en crève encore de honte en fait. Mais elle était jolie je crois.

Et tout ça sans vous raconter les détails simultanés de toutes ces nouvelles, "Le veston", "La logeuse", les destins de Théorême, Dolfi et autres Stefano. Et Sabine, multiple, dont j'étais le seul déjà en classe à envier le destin tragique.

Si d'aventures vous souhaitiez lire ces histoires, je vais éviter d'en parler ici, mais si il y a bien un personnage duquel je me suis jamais senti aussi proche, c'est bien elle. Je veux dire, il y a énormément de personnages qu'on envie, parce qu'ils sont extraordinaires, qu'ils ont un destin plein d'aventures et d'enjeux titanesques. Mais ce personnage là, je le comprenais implicitement, j'avais énormément d'empathie... pour quelqu'un qui n'existe pas.

Bref, résultat des courses, trop d'informations d'un coup font un beau mal de crâne, tout ça pour une discussion que manifestement je n'ai jamais eue avec le breton...

C'est à en perdre son latin... J'ai pas fait latin... erf

16/10/2008

Le glisseur de la machine à café


Hier matin comme d'habitude je suis allé avec 35 centimes me chercher mon petit café à la machine à café. Un long sucré, toujours.
Ce qu'il y a de bien avec cette machine à café, c'est qu'on peut régler le degré de sucre. Bon comme il est de base sur le maximum et que ça me convient, inutile d'en rajouter, mais j'aime bien appuyer sur le bouton.

Hier matin donc, je suis arrivé devant cette machine, et tout à coup j'ai eu l'intime conviction que si j'appuyais 7 fois sur ce bouton, je passerai dans une autre dimension. Une sensation viscérale, là devant moi, se trouvait le moyen de voyager entre les dimensions.

J'ai regardé le bouton comme un con pendant une minute, et j'ai appuyé 7 fois dessus. J'ai eu la chair de poule, comme un courant électrique traversant ma colonne vertébrale. Et j'ai regardé autour de moi.



Il ne m'a pas semblé que le monde avait changé. Et pourtant peut-être que c'était le cas.
Ce matin j'y suis retourné, et dans le doute, j'ai de nouveau appuyé 7 fois sur le bouton. Toujours ce frisson...

Ok, vous avez le droit de vous moquer...

15/10/2008

Memories



Entendu ça il y a peu... Entendu ça avant aussi. Je crois me souvenir, mais n'y parviens plus. Il me semble avoir dansé avec quelqu'un sur cette chanson... Non ?

J'ai l'impression que certains de mes souvenirs sont des rêves, comment fait-on pour être certain qu'un souvenir est réel ?


14/10/2008

Limbo


Un nouveau jour se lève, s'est levé ou se lèvera, je ne sais même plus pourquoi on appelle ça un nouveau jour, tellement il est semblable au précédent.
Immortel et éphémère, comme moi, immortel jusqu'à demain. Mais j'ai perdu le fil du temps, quel jour sommes-nous ? De quelle année ?

Comme si la vie était une playlist aléatoire, toujours les mêmes morceaux qui reviennent, seul l'ordre change de temps en temps, la surprise sacrifiée sur l'autel de l'aléatoire prédéterminé.
Il manque quelque chose, mais quoi ? J'ai la flemme de chercher cette réponse, cerveau sur pause, je divague, vague à l'âme, off.

Je suis mort je crois, dans les limbes. Rien ne bouge et rien ne bougera plus. Immortel et inutile, jusqu'à ce qu'un vrai demain survienne.

J'aimerai bien rêver, mais si je ne parviens plus à rêver que lorsque je suis éveillé, c'est que je dors, non ? Alors pourquoi ne pas se réveiller... peut-être parce que je ne le peux plus ?


Dreams of loneliness...
Like a heartbeat drives you mad
In the stillnes of remembering
And what you had
And what you lost
And what you had
And what you lost


Thunder only happens when it's raining
Players only love you when they're playing
Women they will come and they will go
When the rain washes you clean you'll know