Reflet sans teint, le miroir renvoit l'image blafarde d'un sans vie. Le sang palpite pourtant encore dans ce corps, sang noir, sans âme, que des fragments.
Machine qui rêve la vie, mais n'en a pas l'usage, en a-t-elle au moins l'utilité ? Une goutte sombre perle sur la lèvre, et s'écrase sur la faïence blanche du lavabo sans le moindre son. Choc des réels, pour assouvir dans la nuit ce que le jour ne peut encore donner.
Sang tâche, sans douleur, sensation de se libérer et pourtant de s'enfermer toujours un peu plus.
Briser les sceaux, les cercles, et tout le reste... non. Rattacher le grelot, se redonner un numéro, et attendre l'évocation d'une existence en demi-teinte. Rêver la vie, et laisser aux autres le soin de donner la matérialité, la consistance. Leur laisser entrevoir une fois encore une âme qui n'est que le reflet déformé de la leur. Et se sentir réel, juste le temps du pacte, avant de retourner dans le néant.
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