19/05/2008

Neon

Maintenant que le calme est revenu, dans ma sphère un peu vide je ressasse ce moment, où ma main tel un soupir a éteint Saturne, Mars, privant de lumière les lunes qui dans un jadis incertain ont éclairé Mobys et Grendel. La seule lueur restante, irriguant subtilement l'espace, le bleu, vif, tranchant, appelait, je m'en souviens, la peau à frissonner.


Sans un souffle pourtant, je survolais à l'instant de tendres paysages, en bleu, que du bleu, un bleu qui brûle par son froid, un bleu haletant, qui faisait se débattre les arbres, se courber les montagnes, vibrer les ombres et dans les nuages les dissimuler, pour ne laisser apparaitre que la surface d'un monde égocentré qui ne m'appartient pas.

Nul besoin d'ailes pourtant pour voler, parmi les étoiles je flottais, rebondissant contre l'abrupte continent qui se protègeait du bleu. Et enfin, quand la brûlante lueur a cessé de contraindre la terre, dans un ciel un peu lourd où les étoiles une à une se réveillaient, riaient silencieusement un homme jeune et un jeune homme.

Et j'ai éteint la lampe.


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