15/12/2007

Real folk blues

J'ai toujours beaucoup aimé le vent, depuis que je suis tout petit. Le vent de ma campagne, je le connais bien, sa musique, sa force, son caractère. Il sent bon les balades à vélo, le crapahutage dans les ballots de paille, les tentatives d'envol de cerf-volant, les fins d'été qui semblent ne pas laisser l'automne arriver.

Ce vent aujourd'hui, je l'ai retrouvé. Comme un vieux compagnon qui m'avait bien plus manqué que ce que je pensais. Au milieu de ma plaine, je suis le roi de mon monde. Au loin je vois ma maison, celle de mon oncle, ainsi que celle de ma grand-mère et la vieille ferme en ruine de mes grands-parents. Le soleil rougit, l'air frais me fouette le visage, mon coeur se serre, j'ai enfin compris.

Ce n'est plus chez moi.


Même si ce genre de chose est inéluctable, on ne peut jamais le constater qu'une fois que la rupture est consommée. Je n'ai pas vu le coup venir. Je ne suis pas triste, nous savions tous que cela arriverait. Je me sens juste perdu. Sentir et savoir à quel point je suis bien ici, tout en comprenant que désormais mon fil d'Ariane est rompu.

Je me rend compte maintenant que j'ai entamé ma fuite en avant sans aucun égard pour tout ce que je laissais derrière moi. Une fois de plus je me suis perdu dans mon labyrinthe, en croyant naïvement que tout ce que je fuyais me poursuivrait.

Ca ne sert à rien de se lamenter, il faut bien s'envoler et se laisser porter par le vent un jour ou l'autre. Faut croire que j'ai grandi.

Comme tant d'autres, c'est à moi maintenant de trouver mon chez moi, mon chez nous, et de rentrer à la maison.

3 commentaires:

  1. J'ai toujours aimé le vent.
    Quand j'étais plus jeune et que j'allais encore chez ma grand mère dans les pyrénées, j'aimais me mettre en haut des colines, au bord des rivières et laissait le vent me souffler sur le visage.

    Avant de déménager sur Lille j'habitais dans un quartier de Toulouse où il y avait beaucoup de vent, et j'aimais rester sur le canal le soir lorsque le vent soufflait sur mon crane rasé.

    Que cela me manque, mais ce n'est plus chez moi non plus...

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  2. Moment délicat de la vie, où le "chez moi" devient "chez mes parents", mais pour autant le "là où j'habite" n'est pas encore devenue le "chez moi".

    Nostalgie de notre enfance, quand tu nous tiens...

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  3. Joliment dit Abibac.

    La distance m'a aidé à arreter de parler d'un "chez moi" dans lequel je n'habitais déjà plus depuis longtemps.

    Il reste toujours de la nostalgie lorsque je regarde les photos de là bas...
    Malgré tout j'espère que je pourrai y retourner dans pas trop longtemps, mais mon chez moi est ici maintenant.

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